vendredi 19 décembre 2008

En attendant janvier

Bientôt, l'hiver chantera
Sur les feuilles du vent
Il emportera avec lui
Le jour plein de lumière

Et la terre s'ennuiera
De la moindre fleur

Alors, la première neige
Blessera les sommets du Jura
Et l'enfant ne saura plus
Rire en plein jour
Et la lune s'ennuiera
De la moindre étoile

Des nuits sans fin
Joueront à cache-cache
Avec un peu de soleil
Pour un brin de ciel plus bleu
En attendant janvier

jeudi 11 décembre 2008

Ephémère et infini ...


Tout naît et tout meurt dans l'éphémère.

Les couleurs se mélangent tour à tour, ainsi que les broderies qui vont rejoindre la nuit les lainages soyeux ... tout est mystère, tout se lie et se délie dans un tourbillon voluptueux ...


J'aime à contempler ces instants remplis de poésie, symboles exquis de l'offrande de la vie, tandis qu'au loin le berger veille sur ses brebis, et que l'enfant joue dans la tranquillité d'un instant qui s'enfuit ... L'émerveillement de la lumière, l'éblouissement devant la nuit, et toutes ces étoiles, et toutes ces vies, comment traduire ?

Tout naît et tout meurt dans l'éphémère, mais le mot n'a jamais terminé de vivre, il poursuit après nous sa route sur le chemin des étoiles pour rejoindre l'infini ...

Départ


Demain, quand le jour blanchira le monde, l'oiseau écrira dans le ciel des histoires nouvelles pour adoucir un peu notre chemin.

Le train qui part emporte avec lui et l'oiseau et son chant, c'est un départ qui fracture les entrailles de l'âme.

Parfois, il n'y a plus aucun chant, plus aucun mot, seulement le bruit d'un train qui s'éloigne dans l'horizon.

Le brouillard emporte avec lui nos angoisses, nos vides, nos amertumes, et nos regrets si lourds. La brume ouvre ses ailes au matin pour tout jeter dans l'eau des souvenirs, pour faire naître la paix dans le coeur, sur les lèvres un sourire ...

Fragilité

1

Fragile et forte à la fois
Dans les moments de doutes
Dans le désarroi
Dans le temps qui s'enfuit
Dans celui qui s'en va

Fragile et forte à la fois
Dans le moment présent
Dans le passé blessé
Dans l'avenir souriant
Dans ce que je croyais

Ainsi va la vie
Entre force et fragilité
Comme une vague
De la plus haute mer
Qui parfois se déchaîne
Nous entraîne
Vers d'autres rives

Fragile et forte à la fois
Dans le pardon offert gratuitement
L'acceptation chemine
Jusqu'à la délivrance

L'âme fragile retrouve son sourire

mardi 9 décembre 2008

Brouillard et brume

Brouillard et brume
Se parlent entre parenthèses
Toujours à demi-mot
Une larme ose franchir
La frontière immobile
Tenue par le silence ...

Brouillard et brume
Vous portez les merveilles
Les doutes et les espoirs
Des millénaires

J'ensevelis en vous
Le moindre sortilège
Pour retrouver, derrière le voile
L'âme de mes ancêtres

Lâcher prise


Oublier, les moments de colère
Enterrer la guerre des mots
Pour des choses inutiles
Avoir au ventre l'envie d'en rire
Pour ne plus jamais en souffrir

Oublier, les visages défaits
Agressifs, dépossédés d'eux-mêmes
Pour des pécadilles
Avoir au coeur l'envie d'aimer
Pour ne plus jamais en souffrir

Se reconnaître soi, dans l'autre qui souffre
Dans celui qui ne peut pas
Dans l'autre qui a mal, se voir en face
Miroir contre miroir
Oser lire dans son âme

Et lâcher prise, pour tout recommencer
Et pour que demain
Renouvelle sans cesse, l'aube des jours ...

Combien de temps


Combien de temps
entre le jour et l'ombre
entre l'étoile et la lumière
entre le matin et demain

Combien de vies
entre nous et les autres
entre chaque flocon de pluie
entre le silence et le bruit

Combien de mystères
entre le secret et l'espoir
entre ce que l'on n'ose pas dire
entre ce qui s'éloigne

Il suffit pourtant d'un seul mot
D'un seul geste, d'un seul verbe
Pour rendre un souffle de vie
Au mystère de l'existence
Pour rendre possible, l'espérance ...

Mystère


Un jour, il faudra s'avancer jusqu'à la porte du jardin, là où la lumière demeure sur le seuil. Avancer à pas de silence sans chuchoter la moindre parole, pour entendre des voix nouvelles sillonnant l'espace et le temps.

Pour l'instant, le jardin sommeille. Un ange veille. Le moindre brin d'herbe retient son souffle, pour nous surprendre dans un irrésistible mystère.

Sur le clavecin de l'étrange, se joue pour nous, derrière le voile, une symphonie.

dimanche 7 décembre 2008

Grain de lumière


Le soleil étincelait et n'en finissait pas de tourner ce matin-là, dans le désert du Sahara.
Depuis des millénaires, les hommes avaient quitté ces lieux silencieux pour rejoindre le vacarme incohérent des villes, tout au loin, là-bas, de l'autre côté des grandes étendues de sable et de lumière.

Depuis des millénaires, plus aucun pas n'avait creusé son sillon dans la terre, et les oiseaux du ciel ne survolaient même plus ce monde oublié.

Personne n'était venu troubler l'espace et le temps, personne n'était venu gravir les marches de la lune, celle qui apparaissait en songe aux derniers voyageurs en proie à la fatigue du désert et à l'illusion.

Seul, un petit grain de sable s'émerveillait encore d'autant de lumière autour de lui.

Il n'avait pas de nom, pas de famille, ne connaissait rien de la couleur de ses origines, mais il s'émerveillait encore de la clarté blanche, celle du matin, celle du coucher, et chaque jour il dansait dans la lampe du soleil, sans avoir peur de se brûler, sans s'effrayer d'autant de chaleur.

C'était une infime partie du monde, un minuscule grain de sable, mais qui se peuplait chaque jour du mystère de la vie, et qui allait, peu à peu, par son sourire, faire danser le désert et repeupler les entrailles muettes des dunes.

Avec un peu de bonne volonté, un coeur d'amour et un sourire, on peut traverser tous les déserts du monde, et devenir un jour, grain de lumière.

Extrait de mon recueil "Parenthèses" 1998


Tendresse

Parfois, la tendresse va se blottir dans
les bras d'un instant simple et docile