jeudi 8 octobre 2015

J'aimerai



J'aimerai parfois faire taire cette mélancolie
Qui résonne fort au fond de moi
Et traverse à pas sournois
Les couloirs de ma vie


 
Regard triste posé sur le monde
Océans de questions sans réponse
Pourquoi ?

J'aimerai ne pas montrer
La tristesse qui parfois m'envahit
J'aimerai croire aux forces de la vie
Mais comment faire ?
Lorsque l'ombre cache la lumière

J'aimerai pouvoir rendre à l'enfant blessé
Son regard émerveillé
J'aimerai pouvoir sécher
Du monde entier
Ses torrents de larmes
Mais comment écrire pour traduire toute la vérité
De ce que j'ai sur le coeur

J'aimerai ... j'aimerai ... j'aimerai

Etre vivant




Etre vivant, c'est passer du rire aux larmes, de l'ombre à la lumière. Etre vivant, c'est ressentir la joie, la tristesse, la colère, d'étranges sentiments habitant notre maison intérieure. Etre vivant, c'est un émerveillement constant, une source de bonheur dans l'infini de l'infini... Oui, c'est un peut tout ça être vivant...

Solitude

 
Prendre le crayon de bois pour tracer en soi de nouvelles lignes. Le carnet muet me renvoie l'écho de la page blanche. Vide absolu. Ma solitude est là, je peux la porter à mains nues. Quel est ce vent irrévérencieux qui s'amuse sous la jupe des mots ? d'où vient ce plaisir à vouloir être en solitude pour écrire ? et pour écrire à qui, à quoi ? parler de quoi ? quel est le problème ?
 
Des millions de gens ...se croisent et se rencontrent, fuyant trop vite leurs solitudes. Ils se parlent et peuvent même s'aimer. Pour ne pas être seuls, ils donneraient leurs chiens.
 
J'aime cette solitude, cet espace dans le temps rien que pour moi. J'aime la peupler dans l'infini de paroles qui surgissent sur le seuil comme ça, sans crier gare. La maison des mots s'habille de mes silences, et ce sont eux qui donnent chaleur, ambiance, mouvements.
 
Dans cette solitude choisie, expérimentée tant et tant de fois, "j'émerveille", j'invente, je peaufine et confronte mes doutes à mes possibles, mes impuissances à mes absurdes, et rien ne me fait peur ici, et rien ne me fait taire.
Au loin, juste à côté, le temps continue et le cœur de la vie bat son rythme régulier. Juste à côté, il y a le chat et la fleur. Tous les deux peuvent danser dans les rêves du vent. La solitude marche à côté de la vie, elle en emprunte tous les chemins.
 
A ce monde j'appartiens, de ce monde je suis un élément et je m'enivre d'être, tout simplement.
Et lorsque ma solitude voudra rejoindre les étoiles, je veillerai à trouver dans cette nouveauté, assez de mots dans la lumière.
 
Tabou de solitude, je veux en parler. Tabou, mot inventé par l'homme pour éviter ses peurs. Tabou... mots en tas, bout à bout de mots, mots mis en bouts, mots debouts, à bout sur un tas de vie ...

Tabou, comme un tambour amputé d'un bras qui ne pourrait plus battre. Parler du silence et de la solitude pour VIVRE, EXISTER, RESPIRER. Se déposséder de soi pour voir plus loin, pour sentir en soi des ailleurs. Solitude, comme un point suspendu sur le fil du temps ... La musique entraîne toujours très loin et rejoint souvent d'autres musiques, d'autres mélodies. 

 De ce monde, je m'étourdis souvent, dans la pensée de cette multitude infinie qui arrive, seule et nue, puis vit, danse, chante, pleure, se marie, puis repart, si seule et anonyme. De ce monde, de son souffle sacré, nous sommes tous, un à un, reliés.

Distillation



J'adore
voir dans des yeux qui brillent
des désirs qui pétillent
et des mots tout habillés de rouge
sur des bouches hier encore...

toutes timides
c'est le petit verre de vin
qui distille sur les chemins
des petits riens pas bien méchants
sans abuser du petit blanc
la porte s'ouvre aux bons moments
tout simplement

Dérisoirement

 
J'aime arpenter les forêts. Pour retrouver parfois, sur le chemin des souvenirs, des histoires enfouies dans le passé. Parfois, sous mes pas, traînent encore des larmes et des silences qui voudraient s'égarer ...
Au gré du vent, la vie passe, je gagne, je perds, mais j'apprends des leçons. Sous les pas de mon cœur, traînent encore de vieilles douleurs, que le temps n'a pas encore pu effacer. Et chaque vie oscille entre l'ombre et la lumière.
La vie et la forêt me parlent toujours d'essentiel. Elles me redisent la chance infinie d'être au monde. Quel cadeau de pouvoir vivre la rencontre des autres ; sans les autres, la vie n'aurait pas son éclat.
L'essentiel est dans l'amour, dans l'amitié, dans ces joies-là. Tout le reste est tellement dérisoire ...

Musique intérieure


 
Lorsque j'étais petite fille, je construisais des cabanes imaginaires. Mes rêves habitaient parfois la grande marelle du ciel. Et lorsque les cloches sonnaient les dimanches, je trouvais que la lumière était toujours une nouvelle lumière ... J'engrangeais tout au fond de mon coeur tous les mots que je ne pouvais pas dire... J'engrangeais déjà, au plus profond de moi, ma musique intérieure ...