lundi 7 décembre 2009

De tout pour faire un monde

De la vie, j'aime bien le grand manège. Il nous entraîne bien plus loin que nous-mêmes, à la découverte d'autres carroussels tissés comme nous, dans l'ombre et la lumière.

Sur le manège de la vie, il y a les plaintifs, les naïfs et les distraits. Les oubliés et les toujours en retard, les qui ont toujours chaud, ceux qui n'ont jamais froid, ceux qui restent en bras de chemise pour vivre à leur guise, ceux qui sont peignés en pétard, d'autres qui aiment s'habiller un peu comme on se déguise, au carnaval et à Venise ... Et puis il y a ceux qui n'aiment que le blanc et les autres qui voient tout en noir.

Il y a les contemplatifs, les marcheurs et ceux qui sourient partout, ceux qui grincent des dents, les ronchons et les pas contents du tout intitulés râleurs.

Il y a les enfants mais aussi des plus grands qui ne sont jamais sortis vraiment du petit carroussel, les rêveurs et les plus instruits, les qui n'ont rien compris mais qui avancent quand même, et puis il y a tous ceux que l'on aime, et c'est bien grâce à eux que la vie est plus belle.

Il y a ceux qui ne disent rien, et les autres qui aiment faire du bruit, ceux qui donnent la main, les timides et ceux qui aiment sans rien dire, ceux qui semblent parfois très loin, les extravertis, les introvertis, les soumis, les indécis, et ceux qui se fichent bien de la poésie et même du lendemain.

Il y a aussi les capricieux, les gentils, les toujours heureux et les penseurs, les toujours à l'heure et les angoissés pour deux. Il y a les insoumis et les rebelles qui ne vivent que dans la querelle, le conflit, et puis il y a ceux qui préfèrent partir prendre l'air ou à la pêche...

Il y a ceux qui pleurent la bouche pleine et ceux qui ont toujours faim, les volontaires qui se donnent les moyens, et ceux qui cherchent en vain ... à perdre haleine, et puis ceux qui détestent les baleines mais dégustent du requin, quand même ....

Il y a les harmoniques et les langues qui piquent, les grands émotifs avec les yeux qui pleurent tout le temps, ceux qui font des grimaces, ceux qui passent et puis qui nous dépassent. Il y a ceux qui vont vite, et puis ceux qui prennent la fuite, ceux qui n'ont jamais le temps même pour la voisine d'en face. Et puis il a ceux qui ne peuvent pas faire autrement, parce qu'ils sont comme ça, un point c'est tout on arrête là...

Il y a les mélomanes et ceux qui ne veulent rien entendre, les m'as-tu vu et les trop fiers, il y a ceux qui ont toujours la tête en l'air et les grands bavards saliveurs, ceux qui chantent sous la douche et ceux qui viennent en remettre une couche ... de couleur ...

Il y a les nostalgiques, les passionnés de papillons, les chasseurs de nuages et ceux qui croient en Dieu et en l'homme, et d'autres qui ont vu des fantômes...

Il y a ceux qui n'ont pas un sou et puis ceux qui ont toujours le sourire, qui donneraient tout même la chemise et ceux qui voudraient être souris dans un trou parce qu'ils ont du souci de parler en public.

Il y a ceux qui aiment lire, d'autres qui détestent les mathématiques, mais qui ne refusent jamais une part comptée de dessert, il y a ceux qui ont au coeur plein de prières, et puis ceux qui pensent tout le temps, ceux qui galopent et les autres qui restent en plan. Il y a ceux qui se posent des tas de questions, et les autres qui coupent la conversation ...

Il y a les ironiques et les farceurs, ceux qui sont charmeurs et les grands séducteurs. Il y a les grandes familles et les petits clans, ceux qui sont seuls et qui auraient bien voulu "aimer plus grand", il y a tant de coeurs, le monde est tellement grand ...

Et puis, sur le grand manège, il y a toute la vie de ma famille, de mes amis, du monde, que la grande roue n'arrête jamais sa ronde... son grand mystère.

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