jeudi 21 janvier 2010

Patinage


Elle songe, et vient éclore, inclinée sur la glace, en implorant l'azur, fragile papillon. D'un mouvement très lent, elle découpe l'espace, puis cisèle une larme aux yeux de Cendrillon.

Son âme est parodie, son sourire est musique. Sa valse est une esquisse sur le lambeau du temps. Son corps de funambule, d'où perle un vent magique, s'élance et puis s'envole, a
rabesque un instant ...

Elle glisse à petits pas sur la soie, la dentelle. Elle vient bercer mes rêves, noyer mon impatience. S
ultane en mèches blondes, profil d'une gazelle, fiancée des saisons, elle sacre le silence.


Je cueille et songe encore, au terme de sa ronde, au printemps sur le lac, au parfum du cinnamme. Aux rayons du soleil, au vitrail sur l'onde, aux couleurs-violoncelles, étoiles sur mon âme. Au mystère qui ruisselle et coule dans mon coeur, aux souliers de satin d'une fée brodée d'or, à la lumière-volcan, arc-en-ciel des vainqueurs, au diadème de banquise, au cristal du décor.

Je cueille et songe encore, lorsqu'elle revient éclore, pour capturer ma nuit en incendiant l'aurore.

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